Déclaration pour la dignité des Migrantes

Nous, membres de l’Association Catholique Internationale de Services pour la Jeunesse féminine, ACISJF-IN VIA, réunis à Tarija, Bolivie, du 16 au 21 novembre 2009, avons analysé les conditions de la vie des migrantes. Nous voulons attirer l’attention des institutions publiques, privées et ecclésiales, et de la société civile mondiale sur les graves problèmes posés par les migrations internationales. ACISJF-IN VIA est active depuis plus de 110 ans dans l’assistance aux jeunes filles et jeunes femmes migrantes sur les différents continents.

Grâce à notre longue expérience, nous constatons le non respect dans la pratique par les pays signataires des conventions internationales sur les droits et la protection des migrants et de leurs familles.

Dans l’esprit de la «Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille» (résolution 45/158 du 18 décembre 1990) et de la «Convention des Nations Unies relative aux droits de l’Enfant» (résolution 44/25 du 20 novembre 1989), nous demandons que soient respectés les points suivants:

1 – VEILLER

à ne pas entraver la libre circulation des migrantes, au respect de leur intégrité physique et psychologique tant à l’intérieur du pays que lorsqu’elles sont accueillies au passage des frontières.

2 – RESPECTER

les droits humains fondamentaux et les conventions internationales se rapportant à la migration, notamment la «Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille» et la «Convention des Nations Unies sur les droits de l’Enfant».

3 – ASSURER

un traitement digne et la sécurité aux frontières grâce à des médiateurs civils. Veiller à ce que les services d’immigration respectent la dignité humaine.

4 – NE PAS CONSIDERER

les immigrées comme des personnes illégales et ne pas les criminaliser, ce qui constitue une atteinte à leur dignité. Mettre en place un système de régularisation accessible à toutes.

5 – EXIGER de l’administration

que le traitement des documents requis soit rapide, efficient et non bureaucratique.

6 – EXIGER des Etats concernés

lors du départ, du transit et de l’accueil – qu’ils respectent les droits fondamentaux des migrantes en matière de santé, d’éducation, de sécurité sociale et de travail.

7 – PERMETTRE

aux parents en situation irrégulière de rester dans le pays de naissance de leurs enfants

8 – METTRE EN PLACE

dans le pays de départ des politiques et des actions à l’attention spéciale des familles de migrantes affectées par le départ d’un de leur membre.

9 – ETABLIR

des mécanismes efficients pour éviter la victimisation et la stigmatisation des migrantes dans les médias.

10 – PRENDRE DES MESURES

adéquates et appliquer des sanctions exemplaires contre les trafiquants de personnes et les demandeurs de services illégaux aux jeunes filles et aux femmes migrantes.

11 – ENCOURAGER LES ETATS

d’où partent les migrantes à mettre en place des politiques et projets de développement socio-économiques pour éviter la migration forcée.

12 – INSTITUER

dans le pays de départ des politiques et des actions à l’attention spéciale des familles de migrantes affectées par le départ d’un de leur membre.

Tarija, Bolivie, le 21 novembre 2009.